COVID19 et impacts psychologiques – La détresse des êtres humains privés de contacts sociaux (3 minutes de lecture)
(3 minutes de lecture)
“Pour nous empêcher de mourir, on nous empêche de vivre.”
Attention, c’est un article engagé !
Voilà ce qui est sorti de ma dernière supervision de groupe réunissant psychologues et psychiatres, tous hypnothérapeutes, tous recevant des individus en situation de vulnérabilité, en cabinet libéral ou en institution.
Les individus souffrent. Les centres medico-psychologiques sont pris d’assaut. Les cabinets libéraux sont ultra sollicités. C’est indéniable. Les gens souffrent de la situation qui s’impose à nous depuis presqu’un an maintenant. Petit à petit, un peu plus chaque jour, sans crier gare, des humains, qui ont peu d’écho dans les médias, s’éteignent à petit feu.
Anxiété , stress, angoisse, dépression… Des troubles s’invitent dans nos foyers prenant des formes diverses et variées.
Tandis que les instances étatiques, les médias et les croyances populaires se concentrent sur les situations désastreuses des services de réanimation, ils ne voient pas les situations insidieuses qui conduisent les gens à mourir discrètement, confinés, de chagrin et d’isolement.
Alors que des “experts scientifiques” recommandent à nouveau confinement et restrictions sociales, seul le corps est considéré, au détriment du psychisme qui lui est, une fois de plus, oublié et dénié.
Et pourtant la science, avec son syndrome d’hospitalisme, décrit par René Spitz, nous a appris qu’un cerveau vit et s’entretient grâce au contact de l’Autre. Ce sans quoi, il ralentit, voire… Se meurt.
“Mais c’est horrible de mourir en réa, tu te rends pas compte ?!”
D’accord, c’est terrible. Je ne souhaite pas qu’un de mes proches et moi-même, finissions en service de réanimation. Il n’est pas question de hiérarchiser les souffrances car c’est tout simplement impossible !
Mais pour être témoin quotidiennement des souffrances sourdes et invisibles, on peut comprendre qu’il n’y a pas de situation plus merdique qu’une autre. En revanche, il y a des situations qui génèrent d’intenses souffrances psychologiques dont on ne prend pas suffisamment conscience. Les décisions actuellement prises seraient-elles les mêmes si tous les indicateurs étaient pris en compte ?
Alors je pose ça là comme ça. Et ça fera consensus ou débat. Est-ce que, ce qu’on a qualifié comme “activités non essentielles” est vraiment non essentiel à notre survie ?
Post et réactions à retrouver sur le compte Instagram @ariane.le.fil.psy
Pour aller plus loin :
Edgard Tissot, président de la commission de santé mentale du Doubs alerte sur cette situation
Covid 19, Une étude pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie
COVID19 et détresse psychologique par le Dr. Nicolas Franck
Le syndrome d’hospitalisme par René Spitz